La mer des faluns
Il y a très, très longtemps, à l’ère tertiaire, aussi étonnant que cela puisse paraître, le bassin de Rennes était recouvert par un bras de mer peu profond. Cette mer antérieure a déposé une roche tout à fait particulière, un sable coquiller calcaire appelé “falun”, qu’elle a laissé probablement au bord du rivage ou au fond d’un golfe. Ce sédiment riche en fossiles a notamment laissé des traces sur la commune de Chartres-de-Bretagne (site de la Chaussairie), à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d’Acigné, ainsi qu’à St Grégoire, à 15 kms à l’Ouest.
On y a découvert des fossiles d’oursins et de poissons des mers chaudes dont des poissons-scies, des dugongs et des requins ; des fossiles de reptiles, dont des crocodiles. On a découvert aussi des molaires de mastodontes, ancêtres de l’éléphant ! Donc à l’époque tertiaire, Acigné se trouvait en bordure d’une mer exotique. Surprenant, non ?
Revenons à l’ère quaternaire. La commune d’Acigné est actuellement environnée par deux rivières (la Vilaine, le Chevré), un ruisseau (celui du Vernet ou de l’étang de Forge), deux forêts (de Rennes et de Chevré), un bois (la Mancellière). De plus, les terres sauvages étaient, semble-t-il, assez nombreuses autrefois, comme l’indiquent encore neuf noms de lieux contenant le mot “lande“. Cette situation a probablement dû attirer chasseurs et pêcheurs aux temps les plus reculés.
Non loin de là, dans les alluvions de la Vilaine, à la Chalotais en Cesson-Sévigné, on a découvert un biface, outil ou arme encore fruste, taillé dans un quartz blanc. Cet objet préhistorique est considéré comme l’un des plus anciens témoignages de la présence de l’homme en Bretagne. Il daterait du Paléolithique (plus de 10 000 ans avant Jésus-Christ).
Période Néolithique (5000-2500 av. J-C)
Période Paléolithique
On ne sait pas quand les hommes ont inventé le feu. En tout cas au Paléolithique, on pouvait le produire en frottant verticalement un morceau de bois tendre sur un bois dur à l’horizontale percé de trous , comme sur la photographie ci-dessus. L’invention des allumettes, elle, ne date que du 19e siècle !
Du Ve au IIIeme millénaire avant J.C. se développe en Europe occidentale la civilisation des mégalithes, caractéristique de la société néolithique. Des dolmens, ou tables de pierre, et des menhirs, ou pierres dressées, sont érigés un peu partout dans l’Ouest.
Menhirs de la Mancellière
A Acigné même le sous-sol ne contient pas de pierre solide. Aussi dans cette zone du bassin de Rennes on ne trouve pas de dolmens. Cependant il subsiste un alignement de menhirs au Nord-Est d’Acigné, tout près des limites de la commune, dans le bois de la Mancellière. Il faut connaître l’endroit, qui n’est pas facile à trouver. Ces pierres pesaient plusieurs tonnes et une expérience a prouvé que les plus lourdes pouvaient être tirées et levées par 200 personnes. C’est à cette époque que l’homme se mit à polir ses outils.
Dans le bois de la Mancellière, limitrophe d’Acigné, subsistent 3 menhirs debout sur une quarantaine à l’origine. Ils font partie d’un alignement orienté vers le soleil levant au solstice d’été. Ici l’on voit le plus haut mesurant 3,30m hors sol.
En 1956 un agriculteur d’Acigné a trouvé dans un champ, à la Lande Guérin, une hache-marteau et trois belles hachettes en pierre polie. Ces vestiges ressemblent aux haches rituelles retrouvées sur les lieux de sépulture autour de Carnac et que l’on date de 3500 avant Jésus-Christ. C’est dire qu’Acigné était habité depuis des lustres !