Histoire d'Acigné

Agriculture et artisanat

Vers 1780, l’ingénieur Ogée désignait ainsi les principales productions d’Acigné : froment, seigle, blé noir, beaucoup de pommes, quantité d’arbres de futaie.
En 1845, l’étude de Marteville montra qu’Acigné était autrefois une commune très axée sur la culture avec 55% de la surface en terres labourables, 15% en prés et pâtures, 10% en bois, 15% en landes et terres incultes. La vie ne devait pas être trop rude, comparée à d’autres régions moins fertiles et plus éloignées d’une ville comme Rennes, de surcroît capitale du duché.

Cependant, quelques catastrophes venaient malheureusement de temps à autre ponctuer le rythme de la vie :

  • En 1639, sécheresse exceptionnelle
  • En 1659 et 1709, hiver exceptionnellement rigoureux.
  • En octobre 1626, c’est la dysenterie qui fit 13 victimes dans la paroisse d’Acigné.
  • De nouvelles épidémies apparurent encore, notamment en 1639 et 1783.
  • Le 1er juin 1760, un ouragan violent déracina les arbres et hacha les récoltes sur les communes d’Acigné, Noyal et Brécé.
  • En octobre 1777, une épizootie fit périr 15 vaches et 20 chevaux sur Acigné.

Artisanat autrefois : depuis le Moyen-Age, la paroisse d’Acigné cultivait le lin et le chanvre (dont l’abbaye St Georges prélevait la dîme), et a participé à la fabrication des « noyales » (ou toiles à voiles) sur métier à tisser, activité qui fut florissante aux XVIe et XVIIe siècles à Noyal-sur-Vilaine et aux alentours.
Par ailleurs l’industrie du bois fut longtemps prospère : on fabriquait des meubles, des charrettes, des barriques, des charpentes, etc ; un des titres de gloire d’Acigné fut d’avoir fourni en 1620 des stalles pour la cathédrale de Rennes à partir du bois de la futaie des Escures.

Enfin le grand nombre d’animaux de ferme a facilité autrefois le travail des maréchaux-ferrant et celui des artisans du cuir ; il existait notamment une tannerie rue des Roches.

Evolution des activités

Acigné fut longtemps une commune rurale à l’agriculture dominante. C’est sans doute ce qui explique que sa plus grande entreprise actuelle est une entreprise de fabrication d’accessoires mécaniques pour l’agriculture. Mais le progrès dû notamment à la mécanisation a eu aussi pour effet de diminuer le nombre de travailleurs agricoles.

  • En 1813, il y avait 257 exploitants agricoles sur Acigné et en y ajoutant les salariés et domestiques de ferme, 550 à 600 personnes au total vivaient directement de l’agriculture.
  • En 1936, la commune comprenait encore 207 exploitations agricoles. Les principales productions étaient : le blé, qui arrivait en tête, suivi par le lait et le cidre ; ce dernier était très réputé (notamment le cidre d’Ifer).
  • En 1979, il restait 139 exploitations.
  • En 2000, il n’en restait que 58 (33 en 2013) et les agriculteurs ne représentaient plus que 4% de la population active.

Cependant la superficie moyenne des exploitations agricoles a augmenté, passant de 17 ha en 1979 à 40 ha en 2000.

Cette évolution a eu aussi un impact sur la composition du cheptel.

En 1889, il y avait 245 chevaux sur Acigné.
L’apparition du tracteur dans les fermes dans les années 1950 a conduit à la disparition de ces animaux dans le paysage acignolais.
Par contre la commune d’Acigné possède, en 2000, un total de 8000 porcins, 3700 volailles et 2600 bovins.

La diminution des emplois agricoles a partiellement profité à l’industrie et à la construction. Mais aujourd’hui la composition de la population active acignolaise a changé : 47 % de ceux qui y travaillent et 74% de ceux qui y résident occupent un emploi dans le secteur tertiaire.

Les commerces

Autrefois les commerces étaient polyvalents. La boutique dénommée “A la descente de la Ville-Aubrée” servait d’épicerie-mercerie-café, et le mari proposait ses services de maréchal-ferrant.

Le café-boucherie Josse était, après l’hôtel de l’Ancien Porche, le plus grand commerce d’Acigné à la fin du XIXe s. Il était construit sur un soubassement du XVIIe s., et se situait en face de la mairie-école. Un abattoir fonctionnait dans une cour adjacente. Le café Josse était très prisé en 1940 par les soldats anglais basés à Fouillard.

Le bureau de tabac au n° 7 de la rue de Calais à Acigné. L’emploi de receveur-buraliste était alors réservé à un invalide de guerre.

Victor Pannetier (à gauche sur la photo, sur un vélo) tenait un magasin de cycles et motocycles, place de la mairie à Acigné, de 1934 à 1938. On voit ce magasin en arrière-plan. V. Pannetier était sportif et participa à de nombreuses courses cyclistes, dont 2 fois le trajet Paris-Rennes et une fois le Rennes-Brest (photo coll.part.).

Fêtes autrefois

Autrefois les occasions de rencontres communautaires étaient nombreuses. Il y avait, au XVIe siècle à Acigné, cinq processions religieuses annuelles.

Il y avait un marché hebdomadaire et 3 foires annuelles, dont une à la Saint Pierre et une à la Saint Louis (25 août). Cette dernière date correspondait à une fête très réputée dans la région.

La fête de Saint Louis à Acigné était en effet un moment de réjouissances locales qui correspondait à la fin des battages. Cette fête fut, dit-on, établie (ou rétablie) sous la Restauration. Elle disparut vers 1985. Elle avait malgré tout réalisé 4500 entrées lors de sa dernière séance. Depuis d’autres fêtes l’ont remplacée (Fête d’Automne, Marché de Noël, Course d’Acigné au féminin).

Ecoles

La première école d’Acigné fut une école privée, créée en 1718 par Pierre Perrin, recteur de la paroisse, et assise financièrement en 1729 par le propriétaire des Onglées, Jean-François de Coniac, et son frère, prieur de Gahard. Cette école était tout d’abord destinée à l’éducation des filles et comprenait une classe d’une trentaine d’élèves.

La loi Guizot de 1833 obligeait chaque commune à entretenir une école élémentaire, de fréquentation facultative.

En 1853, l’abbé Barbedet fit construire une nouvelle école de filles, rue du Calvaire. Trois classes y fonctionnaient pour une centaine d’élèves.

En 1859, l’abbé Barbedet ajouta une école de garçons comportant deux classes, à côté du presbytère.

En 1882, Jules Ferry instaura l’enseignement primaire laïque et obligatoire.

La mairie d’Acigné fut invitée à installer une école publique. Deux classes furent construites dans ce but en 1892, à côté de la mairie d’alors. 2 chambres à l’étage furent aménagées pour les instituteurs. Elles pouvaient accueillir 70 garçons. La première école publique de filles fut créée en 1904 par transformation de l’école privée, suite à l’interdiction faite aux congrégations d’enseigner (lois Combes). La commune reçut de l’Etat une subvention égale à 28 % du prix des travaux de construction de l’école.

Le Progrès

Les progrès techniques et sociaux ont jalonné l’histoire de la commune et changé bien des habitudes depuis 150 ans.

Ce fut d’abord le chemin de fer qui mit fin à l’ère de la diligence. Depuis le XVIe siècle la route Rennes-Paris ne passait plus par Acigné mais par Noyal-sur-Vilaine. Ce fut donc tout naturellement que le train suivit ce nouveau tracé, mais la municipalité d’Acigné réclama et obtint que la gare, située entre les deux mairies, s’appelât gare de Noyal-Acigné, ce qui reste son nom actuel. Elle fut inaugurée en août 1858 par l’empereur Napoléon III et l’impératrice.

En 1862 fut créé à Acigné le corps des sapeurs-pompiers volontaires.

On bâtit une nouvelle mairie en 1880 (l’ancienne se tenait dans le presbytère).

L'ancien pont d'Acigné en 1889.
L’ancien pont d’Acigné en 1889. Dessin de Charles Montigné.

En 1889 un nouveau pont fut installé plus en aval (c’est le pont actuel).

L’église ancienne disparut en 1901 pour laisser place à l’actuelle, conçue par l’architecte Arthur Régnault. Son inauguration eut lieu en 1904.

Malgré une demande municipale remontant à 1861, le premier bureau de Poste d’Acigné n’ouvrit qu’en 1905.

En 1912 on commença à installer le téléphone sur la commune.

Dans les années 1920 apparurent les transports collectifs et individuels par automobile et motocyclette.

En 1928 démarrèrent les premiers travaux de distribution publique d’électricité.

Dans les années 1930 les cafés s’équipèrent les premiers de phonographes et de postes de radio.

L’eau courante apparut d’abord en campagne. Le premier tracteur acignolais entra en action en 1936.

Au niveau des loisirs, le premier club sportif acignolais (football) fut créé en 1936.

Le Foyer paroissial Saint Martin, inauguré en 1963, fut vendu dix ans plus tard à la commune, qui y créa un cinéma.

Le reste est suffisamment proche de nous pour être connu.

Sur la photographie de l’entrée du bourg d’Acigné par la rue du Grand Four, à la fin des années 1920, on voit à droite et à gauche les premiers poteaux électriques, et l’on devine à droite derrière le jeune homme une pompe à essence.

Epoque contemporaine

Population :

  • En 1826, Acigné comptait 2300 habitants.
  • Une baisse, liée sans doute aux conséquences de la guerre 1914-1918 et peut-être à l’exode rural, fit baisser la population à 1160 habitants en 1936.
  • Le chiffre était remonté à 1500 habitants en 1954.
  • En janvier 2008, la commune atteignait 5800 habitants, dont un tiers de moins de 20 ans.
  • En 2012, le chiffre de 6400 habitants était atteint.

Le premier lotissement est apparu en 1959. Depuis les constructions nouvelles essaiment et enserrent le cœur de la cité. Acigné fait désormais partie de la grande banlieue de Rennes et se tourne résolument vers l’avenir, avec une population dont le dynamisme se manifeste notamment à travers de nombreuses associations (78 recensées en 2004).