Découverte d’un musée à ciel ouvert près de chez nous

Mercredi 2 octobre, les membres d’Acigné Autrefois étaient invités à une sortie pédestre en forêt de Liffré, guidés par André Corre, le responsable des opérations du CERAPAR (Centre de Recherches Archéologique du Pays de Rennes).
La forêt est un excellent conservatoire archéologique, les structures du passé n’y étant que peu perturbées par l’activité humaine. Pour cette raison, les forêts sont un lieu de prédilection pour les prospections menées par les membres bénévoles du CERAPAR. André Corre a partagé avec nous les fruits de leurs recherches dans la forêt de Liffré (35), également appelée forêt de Sévailles.

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André Corre (à droite) a conduit le groupe sur une dizaine de kilomètres au travers de la forêt, de site en site. En route pour la quête aux vestiges archéologiques et aux champignons. La première a été plus fructueuse que la deuxième.

 

Le dolmen ruiné de La Daguinais. Ces vestiges d’une sépulture néolithique ont été redécouverts il y a quelques années et étudiées par le CERAPAR. Une dépression entre les blocs témoigne de fouilles sauvages passées à la recherche de “trésors” et qui ont participé à démanteler ce monument. Il faut savoir qu’au néolithique, donc avant les âges des métaux (bronze et fer), on ne plaçait auprès des morts que des poteries ou des objets en pierre polie. Ces saccageurs de site, sans doute anciens, en ont été pour leurs frais.

 

La voie romaine qui raccordait Rennes (alors Condate) et Jublains, dans le département actuel de la Mayenne, est très bien conservée sur certaines de ses portions en forêt. Cette voie a été sectionnée à certains endroits par des fossés de drainage. Cette section, ravivée par le CERAPAR lors d’une opération menée sous le contrôle de l’ONF et du Service Régional de l’Archéologie, a révélé une stratigraphie remarquable, entre le radier (grosses pierres) au fond et une recharge avec des scories de bas-fourneaux (métallurgie ancienne) en partie supérieure. En d’autres endroits, le bombé caractéristique en surface encadré par de larges bas côtés permet d’emprunter une voie presque intacte. Ne vous attendez pas à voir des pavés, ceux-ci n’étaient présents sur les voies romaines d’exceptionnellement, comme au centre des grandes villes.

 

Une section de la forêt recèle de multiples structures anciennes en terre dont le CERAPAR a fait un relevé topographique détaillé. Ici, le plan 3D des vestiges de la motte médiévale de Dézerseul (pour visionner le documentaire sur la motte de Dézerseul, cliquez ici). D’autres structures voisines peuvent être interprétées comme des enclos de l’Âge du fer qui abritaient des fermes et comme des tertres funéraires. Ces reliefs, pourtant importants mais au premier abord énigmatiques, ne deviennent lisibles qu’avec les explications éclairées du connaisseur.

 

Retour au bercail pour le groupe après avoir visité également la plate-forme de l’ancien petit train à voie étroite Rennes-Fougères qui, évitant les côtes trop raides, serpentait en forêt. Le panier à champignons est presque aussi léger qu’au départ.

 

Pour en savoir plus sur le CERAPAR, cliquez sur le logo:

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