On connait les fables de la Fontaine presque par cœur, comme La cigale et la fourmi. Donc, pas besoin de gros efforts de traduction pour intégrer aisément un langage qui ne nous est plus très familier, celui du gallo. De plus, avec les images de bandes dessinées, la compréhension doit en être facilitée.
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En tentant cette adaptation de la fable de Jean de la Fontaine en gallo, une difficulté insoupçonnée au départ est très vite apparue. Comment ajuster les textes face à de multiples options qui peuvent exister ?
En effet, le gallo est une langue d’abord parlée et avec de multiples variantes locales, derrière un tronc commun cependant important. Nécessairement, il faut faire un choix pour certains mots, ce que nous avons fait “au mieux”. Mais, par essence, celui-ci est un parti pris discutable.
D’autre part, faut-il faire une traduction littérale de la fable originale ? Là, sans ambiguïté, il s’agit d’une adaptation libre, privilégiant un langage assez naturel et humoristique. Il s’agit avant tout de se faire plaisir, tant à la création qu’à la lecture. D’autre part, seuls quelques termes bénéficient d’une traduction en “sous-titrage”. Sans doute que les lecteurs peu familiers du gallo s’interrogeront à certains passages. Mais la connaissance initiale de la fable et les images leurs permettront aisément de s’y retrouver, du moins c’est notre pari.
Enfin, comment procéder pour orthographier, sachant que le gallo n’était pas écrit, ou seulement à la marge, jusqu’à il y a peu ? Choisissons-nous d’utiliser les codes orthographiques phonétiques des linguistes patentés qu’ils développent et partagent pour rester précis, au risque de rebuter les “lecteurs du dimanche” ? Ou essayons-nous d’approcher au moins mal avec des équivalences en graphie “à la française”, avec l’approximation que cela représente ? C’est un compromis que nous avons retenu, sachant que l’ambition de la Feuille de chou est, en toutes circonstances, d’être facile d’accès à tous lecteurs mais aussi un support d’informations étayées, sans prise de tête.
Jean-Jacques Blain et Thierry Besnard