Une soirée est proposée à Acigné pour mieux connaître l’histoire et la culture bretonne le mardi 13 février 2024 à 20 h, salle Glenmor (derrière le cinéma). Entrée gratuite.
Après une mise en jambe, c’est le cas de le dire, à partir de 20 h avec une initiation aux danses bretonnes ouverte à tous, avec les musiciens et les danseurs du Moulinet, s’ouvrira à 20 h 45 une conférence-débat avec l’archéologue préhistorien Yannick Lecerf.
Huit ans après CELTOMANIA 1, soirée qui avait rencontrée un grand succès à Acigné, le débat sur le mythe celte est devenu plus que jamais d’actualité.
« Ces vingt dernières années, explique l’intervenant, les avancées de la recherche ont porté l’origine de l’identité des Bretons et des Armoricains en général vers le début du Néolithique, soit 4 500 ans avant que le mot Celte n’apparaisse ». Ce thème, et les controverses qu’il suscite, passionnent dans la région. Mais, « la Bretagne et les Bretons ont de tous les temps marqué leur ouverture d’esprit à toutes les avancées du monde. Par des échanges constructifs, en ouvrant leur espace de réflexions, en repoussant les lignes d’horizon, les peuples de la péninsule armoricaine nous ont ouvert de nouveaux mondes. Empruntons ces sillons tracés en évitant l’enfermement dans des poncifs convenus » précise Yannick Lecerf.
Développées dans son dernier livre (Une autre histoire de la Bretagne vue par l’Archéologie. Au-delà du Mythe celtique), de nouvelles connaissances font en effet évoluer notre vision sur l’origine des spécificités bretonnes. Le conférencier développera, par exemple, les échanges maritimes entre les régions de la façade atlantique et à travers la Manche qui relièrent très précocement la Bretagne aux littoraux de l’actuelle Grande-Bretagne, de l’Irlande, de la péninsule ibérique et au delà, initiant des premières particularités techniques et culturelles partagées. On sait ainsi depuis quelques années que la Bretagne fut précurseure en mégalithisme. La multiplication des données archéologiques ces dernières décennies permettent aussi des analyses beaucoup plus fines des influences et des diffusions techniques, avec leurs limites géographiques à l’Âge du bronze et à l’Âge du fer, remettant parfois en cause des notions que l’on croyait acquises. Quant à la révolution de l’analyse génétique, elle nous oblige à réviser en partie l’histoire du peuplement de l’Europe et de la Bretagne… Toutes choses que Yannick Lecerf exposera avec le recul permis par une longue carrière de chercheur rattaché au CNRS, mais aussi avec l’enthousiasme qu’on lui connaît (acquisition et dédicace possibles de ses ouvrages lors de cette rencontre/débat).
Cette soirée organisée par les associations Acigné Autrefois et Le Moulinet permettra donc de suivre l’actualité et de débattre de ce sujet passionnant.