Nous connaissons peu de choses sur la résidence médiévale des seigneurs d’Acigné. En effet, le site du Fort de la motte, située juste en face de la base de kayak, côté Noyal/Vilaine de la rivière, a été abandonné et est tombé en ruine dès la fin du Moyen Âge.
Conduit sous l’égide du CERAPAR (Centre de Recherche Archéologique du Pays de Rennes, avec la participation d’Acigné Autrefois, ce travail va permettre d’améliorer nos connaissances sur l’histoire de notre localité et des mottes féodales du pays rennais.
Le Centre de Recherches Archéologiques du Pays de Rennes (CERAPAR), association loi de 1901 composée uniquement de bénévoles, a pour but de développer l’étude du patrimoine archéologique dans le département d’Ille-et-Vilaine sous le contrôle de la DRAC Bretagne et du service régional de l’archéologie.
Parmi ses recherches, afin de compléter les connaissances archéologiques, l’association effectue des relevés topographiques sur les structures en terre et notamment sur les mottes médiévales (habitats seigneuriaux apparus à partir de l’An Mil) des environs de Rennes.
Sur la commune d’Acigné, en bordure de Vilaine, près de la ferme de la Motte, se trouve de part et d’autre de la Vilaine les structures en terre (talus, fossés et divers reliefs au sol) vestiges de la motte elle-même. Cette motte d’Acigné, installée à cheval entre le territoire d’Acigné et de Noyal-sur-Vilaine, a été décrite succinctement par l’historien Michel Brand’Honneur dans son inventaire des mottes médiévales d’Ille-et-Vilaine. Les plans de cette structure en terre n’ont jamais été réalisés. C’est l’objet de cette opération conduite au cours de cet hiver 2018-2019.
André Corre, le responsable des opérations du Cérapar, nous explique l’objet de ce travail.
“Nous nous intéressons aux nombreuses mottes du département. Nous avons déjà effectué les relevés topographiques de celles de Tatoux (Servon/Vilaine), Bédée, La Bonnais (Le Verger), etc. Nous avons participé à l’étude de celle de Chevré. Le plan en relief permet ensuite une meilleure compréhension de l’organisation des différentes parties: la basse-cour et la haute-cour en particulier. Le site de la Motte d’Acigné a une histoire et, si Michel Brand’Honneur, le spécialiste des mottes médiévales, la bien resitué, jamais un relevé n’a été effectué. Il s’impose, entre autre pour essayer de repérer les bâtiments dans la basse-cour.”
“Le relevé nous permettra de décrire précisément les différentes parties de cet ensemble complexe et assez vaste, comparé à d’autres mottes. Déjà, le débroussaillage entamé permet de distinguer les bases d’un mur, de voir apparaître sur le sol des ardoises qu’on peut estimer dater de la fin du Moyen Âge, etc.
Toutes les observations et le plan réalisé sont ensuite communiqués sous forme d’un rapport au Service Régional de l’Archéologie. Il enrichira la connaissance de ces structures, la carte archéologique du département et servira de référence à des chercheurs pour le futur.
Il faut signaler la collaboration agréable entre les deux associations, Acigné Autrefois et le CERAPAR, et la convivialité qui règne lors de nos séances de travail sur place, tous ensemble.”