Entré en 2023 dans la collection du Musée de Bretagne, ce cliché de 1898 réalisé par le photographe rennais Ange Colombo représente la vue emblématique d’Acigné, du pied du pont de l’autre côté de la Vilaine, en arrivant au sud.
Jean-Jacques Blain et Serge Desgués, novembre 2023
Ange Colombo (1868-1920) tenait à Rennes un magasin d’optiques et d’appareils photographiques. Il était photographe lui-même.
Le Musée de Bretagne a intégré dans sa collection trois albums d’Ange Colombo, soit 301 photographies prises entre 1894 et 1903, en Bretagne essentiellement. Parmi elles, une belle photographie d’Acigné datée de 1898: la Cour des moulins et l’église en arrière-plan.
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La photographie a été effectuée, très vraisemblablement, depuis la culée sud de l’ancien pont de bois, démonté quelques années auparavant. C’est actuellement la terrasse du restaurant du Pont d’Acigné.
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L’église a été remplacée par la nouvelle en 1904. Au pied se situait l’ancien cimetière. Le “nouveau”, dans le haut du bourg, était déjà en fonction. Mais les anciennes tombes, avec leurs croix, étaient toujours en place.
Sur le quai de la Vilaine, on trouvait un four assez grand, avec son fournil. Le bâtiment en planches est une étable, qui resta en fonction jusqu’au début des années 1980. Les vaches allaient pâturer dans les près de l’autre côté de la Vilaine, en Noyal. Deux accès à la Vilaine étaient ménagés: un escalier et une portion de berge inclinée en terre, utilisée par les troupeaux du bourg pour s’abreuver. Les lavandières utilisaient aussi ces deux accès.
Le moulin du côté acignolais a été remplacé par le bâtiment actuel en 1904, comme l’église. Les amorces des trois contreforts sont toujours visibles dans le mur du bâtiment actuel. La roue est restée en place jusqu’en 1956 ou 1957. On y faisait la mouture du seigle, de l’avoine et probablement du blé noir.
L’éolienne visible en arrière plan est assez mystérieuse. Elle n’apparait que sur les photographies des années 1890 et on n’en a pas gardé d’autres souvenirs. Elle servait vraisemblablement à remonter de l’eau. Mais où était-elle implantée ?
A l’analyse de la photographie et du plan du bourg, elle était peu éloignée de l’axe de la rue de Calais. Si elle était tout en haut de la rue, elle pouvait être aux Clouères et, compte tenu de l’éloignement, de taille assez impressionnante. Ou alors était-elle plus proche, à l’arrière d’une maison de la rue de Calais ? Nous sommes preneurs de toute information pouvant éclaircir ce petit mystère.